SSE #125: Besoins physiologiques des joueurs de soccer

Jens Bangsbo

POINTS PRINCIPAUX

  • Les besoins d’un joueur de soccer sur le terrain peuvent être établis à l’aide d’une analyse de la partie et de l’évaluation de ses paramètres physiologiques pendant la partie.

  • Les besoins d’un joueur varient selon un grand nombre de facteurs, comme sa capacité physique, ses aptitudes techniques, la position qu’il occupe sur le terrain, son style de jeu et le rôle stratégique qui lui est conféré par l’entraîneur, mais également le temps que l’équipe est en possession du ballon, la qualité du jeu adverse, l’importance de la partie, le moment de la saison, le type de terrain (surface de jeu) et les conditions climatiques.

  • Les périodes d’exercice à intensité élevée sont particulièrement importantes, la distance parcourue à haute vitesse s’étant avérée un facteur permettant de distinguer les joueurs de haut niveau des joueurs des autres niveaux.

  • L’énergie aérobie est fortement sollicitée pendant une partie de soccer, avec une fréquence cardiaque moyenne et de pointe correspondant respectivement à 85 % et à 98 % de la fréquence cardiaque maximale et une consommation moyenne d’oxygène correspondant à 70 % de la consommation maximale d’oxygène.

  • Le nombre élevé de jeux (plus de 100) exigeant un effort intense pendant une partie signifie que le taux de renouvellement de l’énergie anaérobie est également élevé pendant une partie, avec une importante utilisation de la phosphocréatine et une accumulation de lactate.

  • Une planification prudente de l’entraînement et des stratégies en matière de nutrition est nécessaire pour préparer les joueurs aux séances d’entraînement et aux parties.

 INTRODUCTION

Au cours des dernières années, de nombreuses études ont porté sur la performance des joueurs pendant les parties et la science occupe une place de plus en plus importante dans la planification de l’entraînement et des stratégies en matière de nutrition visant à préparer les joueurs aux séances d’entraînement et aux parties. Les modifications en matière de performance et de réponse physiologique pendant une partie ont fait l’objet d’études, évaluant notamment les différences dans le stress physique auquel chacun des joueurs est exposé pendant une partie. Ces différences entre les joueurs s’expliquent par le degré d’entraînement de chacun et par le rôle tactique particulier que lui confère son entraîneur. Le présent article de synthèse présente l’état des connaissances sur les besoins des joueurs de haut niveau pendant une partie et, plus particulièrement, sur l’analyse d’une partie et l’évaluation des paramètres physiologiques des joueurs pendant une partie.

ANALYSE D’UNE PARTIE

Les premières tentatives pour analyser le profil d’activité des joueurs pendant une partie de soccer ont été effectuées en Suède à la fin des années 1960, à l’aide de reprises sur vidéo des courtes séquences d’une partie. Cette méthode a ensuite été perfectionnée, d’abord en Angleterre et puis au Danemark. Au début des années 1990, des données relatives aux différences entre les joueurs des diverses positions sur le terrain ont fait l’objet d’articles dans des publications scientifiques (Bangsbo et coll., 1991). Au début des années 2000, des équipes de soccer professionnelles ont mis en place un grand nombre de systèmes automatisés inspirés des premiers systèmes de reprises vidéo servant à l’analyse des parties. Les systèmes multicaméra mis au point par Amisco et Prozone sont ceux qui ont obtenu le plus de succès et, de nos jours, de nombreuses équipes de soccer de haut niveau les utilisent de façon régulière. Les systèmes en question utilisent de nombreuses caméras grande vitesse installées dans le stade pour filmer les différentes sections du terrain et faire l’analyse des images après la partie. En plus des données relatives aux tactiques, ces systèmes fournissent des renseignements détaillés sur les efforts physiques fournis par les joueurs pendant une partie, notamment les épisodes de course à vitesse élevée et, depuis quelques années, sur l’accélération des joueurs. Les avancées technologiques ont permis l’analyse détaillée de différents aspects du jeu, comme l’importance des tactiques de l’équipe et le style de jeu adverse ainsi que leurs répercussions sur les exigences physiques et, au cours des dernières années, de nombreux articles ont porté sur le sujet (Castellano et coll., 2014). Les renseignements obtenus permettent de dresser un bilan plus complet et plus précis des besoins des joueurs, sans que leurs besoins fondamentaux subissent de changement.

COURSE À VITESSE ÉLEVÉE ET NIVEAU DE JEU

La distance généralement parcourue par un joueur de terrain masculin pendant une partie de haut niveau est de 10 à 13 km (Bangsbo et coll., 1991; Mohr et coll., 2003; Krustrup et coll., 2005; Bangsbo et coll., 2006; Mascio et Bradley, 2013). Toutefois, la plus grande partie de cette distance est parcourue en marchant ou en courant légèrement et ce sont les périodes d’exercice à intensité élevée qui sont particulièrement importantes. La distance parcourue en courant à vitesse élevée est le facteur permettant de distinguer les joueurs de haut niveau des joueurs des autres niveaux. Une analyse par ordinateur des mouvements et du temps utilisé pour les exécuter a révélé que les joueurs de haut niveau à l’échelle internationale parcourent une distance 28 % plus importante, en courant à une vitesse élevée (2,43 km vs 1,90 km), et 58 % plus longue lors d’un sprint (650 m vs 410 m) que les joueurs professionnels d’un niveau moins élevé (Mohr et coll., 2003). De plus, Ingebrigtsen et ses collaborateurs (2012) ont montré que les joueurs des équipes en tête du classement dans la ligue danoise parcouraient une distance 30 à 40 % plus importante en courant à vitesse élevée comparativement à ceux des équipes au milieu ou au bas du classement. D’autre part, Di Salvo et ses collaborateurs (2013) ont constaté que les joueurs de la Championship League font plus de courses à vitesse élevée et de sprints que les joueurs de la Premier League, même si la différence entre les deux ligues était faible. Dans le même ordre d’idées, une étude comparant les performances des joueurs des trois premières divisions du soccer professionnel en Angleterre a montré que les joueurs évoluant dans la deuxième et la troisième division (respectivement la Championship League et la League 1) parcouraient une plus grande distance en courant à vitesse élevée (> 19 km/h) que les joueurs de la Premier League (respectivement 803, 881 et 681 m), ce qui est également le cas pour la distance parcourue lors des sprints (respectivement 308, 360 et 248 m) (Bradley et coll., 2013a). Ces données tenaient compte de toutes les positions sur le terrain. De plus, un groupe de 20 joueurs ayant été échangés et qui sont passés de la Premier League à la Championship League ont parcouru de plus grandes distances en courant à haute vitesse (1 103 m vs 995 m), tandis qu’aucune différence n’a été observée chez les joueurs qui sont passés de la Championship League à la Premier League (945 m vs 1 021 m). Les différences observées pourraient être dues au style de jeu, les équipes de la Premier League ayant recours à des tactiques privilégiant la possession du ballon, tandis que les équipes des divisions inférieures préconisent plutôt les passes sur de longues distances, ce qui montre l’important effet que peuvent avoir les tactiques de jeu sur la performance physique. Il est intéressant de noter que la distance parcourue à une vitesse élevée était considérablement plus importante chez les équipes des divisions inférieures après que le ballon soit sorti du terrain. Aucune différence n’a été observée entre les divers groupes lors d’un test d’endurance avec intervalles (Yo-Yo Intermittent Endurance Test, Level 2), ce qui porte à croire que les différences observées ne seraient pas dues à des différences relatives à la capacité physique. Les résultats obtenus par des joueurs de la Premier League au test Yo-Yo (environ 2 300 m) étaient moins bons que ceux qui ont été obtenus par des joueurs de calibre inférieur évoluant en Scandinavie (Heisterberg et coll., 2013). Par conséquent, les moins bons résultats obtenus par les joueurs de la Premier League pourraient être dus à une condition physique inadéquate. Les données ci-dessus peuvent ne pas s’appliquer à d’autres ligues nationales.

À noter que les meilleures équipes italiennes semblent parcourir de moins grandes distances (de 4 à 12 %) en courant à une intensité élevée comparativement aux moins bonnes équipes, mais elles parcourent une plus grande distance en possession du ballon (Rampinini et coll., 2009). De plus, lorsqu’ils affrontent des joueurs de calibre plus élevé, les joueurs parcourent de plus grandes distances en courant à haute vitesse que lorsqu’ils font face à un adversaire de calibre moins élevé (Castellano et coll., 2011; Di Salvo et coll., 2013; Rampinini et coll., 2007). Affronter un adversaire robuste a été associé avec une possession moins longue du ballon (Bloomfield et coll., 2005; Lago, 2009), et les joueurs de calibre moins élevé pourraient devoir parcourir de plus longues distances pour rattraper les joueurs de l’équipe adverse et reprendre possession du ballon. Les joueurs de haut niveau pourraient également répartir de façon plus judicieuse leurs efforts d’une intensité élevée.

Au cours d’une étude portant sur 5 938 analyses des joueurs de La Liga espagnole et de la Premier League anglaise, des différences ont été observées entre ces équipes nationales : les joueurs de la Premier League parcouraient 3,9 % de la distance en courant à haute vitesse (21 à 24 km/h) et 5,3 %, lors de sprint (plus de 24 km/h), ce qui leur permettait de parcourir de plus longues distances que les joueurs de l’équipe espagnole (Dellal et coll., 2011). De telles différences en ce qui concerne la course à haute vitesse n’ont toutefois pas été observées dans le cadre d’autres études comparant les joueurs de la Premier League anglaise à des joueurs évoluant en Italie et en Espagne (Bradley et coll., 2009; Rampinini et coll., 2007). Il existe toutefois sans contredit des différences entre les joueurs selon le pays où ils évoluent; p. ex., les joueurs d’Amérique du Sud parcourent 1 000 mètres de moins que les joueurs de la Premier League anglaise (Rienzi et coll., 1998).

Les études présentées jusqu’à maintenant portaient sur les joueurs de sexe masculin, mais les joueuses ont également fait l’objet d’études. Au soccer, la distance parcourue à haute vitesse s’est révélée 30 % moins élevée chez les joueuses d’élite que chez les joueurs d’élite de sexe masculin (Krustrup et coll., 2005; Mohr et coll., 2003), ce qui a été confirmé par des études portant sur des joueuses de haut niveau évoluant au sein de la Ligue des Champions européenne et ayant montré que les femmes couraient à haute vitesse sur de moins longues distances que les hommes (Bradley et coll., 2014). Cette différence s’explique surtout par la capacité physique de joueuses qui, au cours de nombreux tests (exercice aérobie et anaérobie), s’est avérée moins importante que celle des joueurs de sexe masculin (Krustrup et coll., 2010; Bradley et coll., 2014).

Bref, il semble raisonnable de conclure que les joueurs de haut niveau doivent être en mesure de faire un exercice à intensité élevée à répétition et que la distance parcourue au cours d’une partie varie selon un nombre incalculable de facteurs, dont la capacité physique, les aptitudes techniques, la position du joueur sur le terrain, son style de jeu et le rôle tactique qui lui est conféré par l’entraîneur, le temps que l’équipe conserve le ballon, le niveau de jeu adverse, l’importance de la partie, le moment de la saison, le type de terrain (surface de jeu) et les conditions climatiques. Certains de ces facteurs seront présentés ci-dessous.

DIFFÉRENCES EN FONCTION DE LA POSITION SUR LE TERRAIN

L’activité du joueur et ses besoins au cours d’une partie varient en fonction de la position qu’il ou elle occupe sur le terrain. Mohr et ses collaborateurs (2003) ont montré que chez les joueurs de haut niveau, les défenseurs du centre parcourent une moins grande distance et effectuent moins de courses à intensité élevée que les joueurs occupant d’autres positions, ce qui est probablement lié au rôle tactique qui leur est conféré par l’entraîneur et à une capacité physique moins élevée (Bangsbo, 1994; Mohr et coll., 2003; Krustrup et coll., 2003). Les milieux de terrain parcourent quant à eux les plus longues distances. Il existe toutefois des différences marquées entre les joueurs occupant la même position (Figure 1), des différences qui peuvent être liées au style de jeu et qui pourraient expliquer pourquoi d’autres études ont obtenu d’autres résultats. Cette observation pourrait également expliquer les résultats obtenus par Dellal et ses collaborateurs (2011), selon lesquels les défenseurs du centre et les milieux de terrain défensifs évoluant au centre couvrent de moins longues distances en courant à haute vitesse et lors des sprints, tandis que les attaquants couvrent de plus longues distances en courant à haute vitesse. Les milieux de terrain défensifs évoluant au centre du terrain parcourent de plus longues distances que les milieux de terrain offensifs évoluant au centre, en particulier dans la Premier League anglaise (Dellal et coll., 2011). D’autres études ont montré que les milieux de terrains latéraux parcourent la plus longue distance en courant à vitesse élevée (Carling et coll., 2008). De plus, les milieux de terrain offensifs évoluant au centre parcourent la plus grande distance en courant à vitesse élevée quand leur équipe est en possession du ballon, tandis que dans la Premier League anglaise c’est plutôt le cas des milieux de terrain latéraux (Bradley et coll., 2013b).

 

Des différences ont également été observées dans les types de sprints. Un sprint fulgurant est défini comme l’atteinte de la vitesse de sprint après une accélération rapide (la vitesse de départ étant faible ou modérée); avec ce type de sprint, une vitesse élevée est atteinte en moins de 0,5 seconde. Un sprint graduel se caractérise par départ lent suivi d’une accélération progressive pour passer à une vitesse modérée, puis élevée. Bloomfield et ses collaborateurs (2007) ont montré, après avoir analysé des sprints foudroyants et graduels effectués par des joueurs de la Premier League anglaise occupant différentes positions, que les défenseurs et les milieux de terrain du centre effectuent un moins grand nombre de sprints graduels que les joueurs des autres positions.

La capacité physique du joueur a un effet important sur l’effort qu’il doit fournir pendant toute une partie et des différences marquées ont été observées chez les joueurs de haut niveau, même chez ceux qui occupent la même position; jusqu’à un certain point, elle peut donc expliquer les différences observées dans les courses effectuées à haute vitesse pendant une partie (Figure 2). De telles différences ont été établies lors des tests de récupération Yo-Yo de niveau 1 (IR1) et de niveau 2 (IR2). En moyenne, lors du test Yo-Yo IR1, les défenseurs du centre ont obtenu un moins bon résultat que les joueurs d’autres positions, tandis qu’aucune différence n’a été observée en ce qui les concerne les résultats du test Yo-Yo IR2, ce qui montre que les défenseurs du centre ont moins d’endurance que les autres, mais les mêmes aptitudes en matière de récupération.

 

 

AUTRES ACTIVITÉS EXIGEANTES PENDANT UNE PARTIE

Les données relatives à la course à haute vitesse ne tiennent pas compte de certaines activités exigeant une importante dépense énergétique, comme les accélérations sur une courte distance, les changements de direction, le maniement du ballon, les tacles et les sauts. Par exemple, la grande majorité des accélérations à pleine puissance ne se soldent pas par une course à intensité élevée, mais elles sollicitent tout de même le métabolisme (Osgnach et coll., 2010). Par ailleurs, il a été montré que les joueurs de la Premier League anglaise effectuent environ 700 changements de direction au cours d’une partie, 600 de ces changements étant 90 degrés ou moins (Bloomfield et coll., 2007). Les joueurs participent à environ 110 jeux en possession du ballon, avec des différences marquées. Le nombre de tacles et de sauts dépend du style de jeu du joueur et de sa position sur le terrain et, chez les joueurs d’élite, ce nombre varie de 3 à 27 pour les tacles et de 1 à 36 pour les sauts (Mohr et coll., 2003). Le nombre de tacles et de sauts varie également d’un pays à l’autre. Chez les joueurs de toutes les positions, le nombre de jeux de tête est plus faible chez les joueurs de La Liga espagnole que chez les joueurs de la Premier League anglaise (Dellal et coll., 2011). Par exemple, le nombre de jeux de tête par un défenseur du centre de La Liga espagnole et de la Premier League anglaise était respectivement de 5 et de 15. Le nombre de duels au sol effectués par un arrière latéral est également moins élevé dans La Liga espagnole que dans la Premier League anglaise (7 vs 24).

INFLUENCE DES TACTIQUES DE JEU SUR LES EXIGENCES PHYSIQUES

Le style et le système de jeu ont un effet sur les exigences physiques imposées à chaque joueur. Au cours d’une étude récente, l’effet du système de jeu sur la distance parcourue en courant à une intensité élevée et sur la performance technique a été analysé chez les joueurs des équipes de la Premier League anglaise (Bradley et coll., 2011). Aucune différence n’a été observée entre les systèmes de jeu 4-4-2, 4-3-3 et 4-5-1 quant à la distance parcourue en courant à une intensité élevée. En comparaison avec les joueurs des systèmes de jeu 4-4-2 et 4-3-3, les joueurs d’un système de jeu 4-5-1 effectuent toutefois un moins de courses à une intensité très élevée quand leur équipe est en possession du ballon et un plus grand nombre de ce type de courses quand leur équipe n’est pas en possession du ballon. Les différences peuvent être dues aux stratégies offensives et défensives propres à ces systèmes de jeu. Un système 4-5-1 favorise un jeu plus défensif que les systèmes 4-4-2 et 4-3-3 en raison du nombre plus élevé de joueurs en milieu de terrain par rapport au nombre d’attaquants. Peu de différence a toutefois été observée en ce qui concerne les positions sur le terrain, à l’exception des attaquants qui doivent effectuer 30 % plus de courses à intensité élevée avec le système 4-3-3 que dans le cas des systèmes 4-4-2 et 4-5-1. Il a aussi été observé que, pendant la deuxième mi-temps, chez l’attaquant, le nombre de courses d’une intensité élevée est moins élevé dans le cas du système 4-5-1 que dans le cas des autres systèmes, ce qui pourrait s’expliquer par l’effort physique marqué que doit déployer l’attaquant dans un système 4-5-1. De fait, il est souvent isolé parmi les défenseurs de l’équipe adverse et doit mettre de la pression sur la ligne arrière. De façon générale, le temps de possession ne diffère pas d’un système de jeu à l’autre, mais le nombre de passes et le pourcentage de passes réussies s’avèrent plus élevés dans un système de jeu 4-4-2 que dans les systèmes 4-3-3 et 4-5-1. Ces données donnent à penser que le système de jeu n’a pas d’effet sur l’activité des joueurs pendant une partie, sauf en ce qui concerne les attaquants. Il a toutefois un effet sur la course d’une intensité très élevée, en possession du ballon ou non, ainsi que sur certains aspects techniques relatifs à la performance.

FATIGUE PENDANT UNE PARTIE DE SOCCER

Il est intéressant de se demander si la fatigue ne survient qu’à la fin d’une partie de soccer et ce qui cause la fatigue. De nombreuses études ont montré que le nombre de sprints et de courses à intensité élevée ainsi que la distance parcourue sont moins élevés dans la deuxième mi-temps que dans la première (Reilly et Thomas, 1979; Bangsbo et coll., 1991; Bangsbo, 1994; Mohr et coll., 2003; Carling et Dupont, 2011). Il semble que le nombre de courses à vitesse élevée au cours de la deuxième mi-temps dépend des efforts déployés pendant la première et que les arrières latéraux ainsi que les milieux de terrain centraux et latéraux évoluant dans la Premier League anglaise sont les joueurs chez lesquels la plus importante baisse de performance a été observée en deuxième mi-temps (Bradley et coll., 2013b). De nombreuses études ont également montré que les joueurs de soccer, qu’ils soient ou non de niveau élite, sont moins aptes à effectuer un exercice à intensité élevée vers la fin d’une partie (Reilly et Thomas, 1979; Mohr et coll., 2003, 2004, 2005; Krustrup et coll., 2006; Carling et Dupont, 2011). Quoi qu’il en soit, la diminution de la capacité physique n’a pas nécessairement d’effet sur les aptitudes techniques du joueur. Une étude a montré que les joueurs d’élite de France sont généralement en mesure de maintenir leur niveau d’aptitudes techniques pendant toute une partie (Carling et Dupont, 2011). La baisse de performance à la course pourrait être expliquée par des stratégies adoptées par les joueurs, de façon consciente ou inconsciente, afin de s’assurer d’être en mesure de terminer la partie et ne serait donc pas vraiment due à la fatigue. Toutefois, la capacité d’effectuer des sauts, des sprints et des exercices avec intervalles est nettement moins élevée après une partie qu’avant (Mohr et coll., 2004, 2005; Krustrup et coll., 2006). Il est également intéressant de s’interroger sur ce qu’il advient quand un joueur participe à plusieurs parties importantes en peu de temps. Dans le cadre d’une étude portant sur les joueurs de la ligue française, aucune différence n’a été observée quand trois parties étaient disputées en sept jours, comme c’est souvent le cas (Carling et Dupont, 2011).

D’autre part, les joueurs peuvent éprouver temporairement de la fatigue au cours d’une partie. À de nombreuses occasions, chez les joueurs de soccer d’élite de sexe masculin, une baisse d’énergie (en deçà de la moyenne de la partie) a été observée lors des exercices à intensité élevée dans les cinq minutes suivant des périodes plus intenses au cours de la partie (Mohr et coll., 2003; Mascio et Bradley, 2013). Cette baisse de performance après un effort intense pourrait être due à une variation normale dans l’intensité du jeu pour des raisons de tactiques ou en raison de facteurs psychologiques. Par contre, dans le cadre d’une autre étude, les joueurs ont effectué une épreuve composée plusieurs sprints immédiatement après un effort intense pendant et à la fin de chaque mi-temps (Krustrup et coll., 2006). Cette étude a révélé qu’après avoir fourni un effort intense pendant la première mi-temps, les joueurs étaient moins performants lors des sprints, mais que leur performance revenait à la normale avant la fin de la première mi-temps. Tous ces résultats donnent à penser que les joueurs de soccer éprouvent momentanément de la fatigue au cours d’une partie.

BESOINS ÉNERGÉTIQUES PENDANT UNE PARTIE

Si, au cours des dernières années, de nombreuses études ont évalué les performances des joueurs, peu d’études ont estimé les besoins physiologiques des joueurs pendant une partie. Le soccer est un sport avec intervalles qui sollicite fortement l’énergie aérobie, avec une fréquence cardiaque moyenne et de pointe correspondant respectivement à 85 % et à 98 % de la fréquence cardiaque maximale (Reilly et Thomas, 1979; Ekblom, 1986; Ali et Farally, 1991; Bangsbo, 1994; Krustrup et coll., 2005) et une consommation moyenne d’oxygène (VO2) correspondant à 70 % de la consommation maximale d’oxygène (VO2 max). C’est ce que confirme la température corporelle des joueurs, qui se situe entre 39 et 40 °C pendant une partie (Ekblom, 1986; Mohr et coll., 2004).

L’augmentation de la consommation d’oxygène au cours de nombreuses périodes d’effort intense pourrait être un facteur encore plus important que la consommation moyenne d’oxygène pendant la partie. Pendant une partie, la fréquence cardiaque est rarement en deçà de 65 % de la valeur maximale, ce qui laisse croire que l’apport sanguin aux muscles des jambes est continuellement plus élevé au cours d’un exercice qu’au repos, ce qui signifie que l’apport en oxygène aux muscles est élevé. En passant d’un effort de faible intensité à un effort d’une intensité élevée pendant une partie, les paramètres cinétiques des réactions oxydatives semblent toutefois varier selon des facteurs propres à chaque joueur dont, entre autres, la capacité d’oxydation des muscles en contraction (Bangsbo et coll., 2001; Krustrup et coll., 2004; Nyberg et coll., 2010). L’importance de l’augmentation de la consommation d’oxygène peut être modifiée par un entraînement à intensité élevée avec intervalles (Krustrup et coll., 2004).

Le fait que les joueurs de soccer d’élite effectuent de 150 à 250 jeux intenses de courte durée pendant une partie (Mohr et coll., 2003) indique que le taux de renouvellement de l’énergie par le métabolisme anaérobie est élevé à certains moments au cours d’une partie. Même si aucune étude n’a porté précisément sur le sujet, un effort intense au cours d’une partie pourrait entraîner une augmentation de la dégradation de la phosphocréatine (PC), cette dernière étant en grande partie synthétisée à nouveau quand l’intensité de l’effort diminue (Bangsbo, 1994). Les taux de PC dans les tissus musculaires prélevés par biopsie après des périodes d’effort intense pendant une partie correspondaient à 75 % des taux observés au repos. En réalité, les taux de PC seraient probablement encore plus faibles pendant la partie parce que ces données ont été obtenues à partir de biopsies prélevées 15 à 30 secondes après l’arrêt du jeu et cet intervalle a sans aucun doute permis une importante resynthèse de la PC (Krustrup et coll., 2006). En tenant compte des valeurs de resynthèse de la PC, il est possible de s’attendre à ce que si, pendant une partie, un joueur doit fournir plusieurs efforts d’intensité élevée séparés de courtes périodes de récupération, le taux de PC corresponde à moins de 30 % de la valeur au repos.

Des taux sanguins de lactate de 2 à 10 mM, en moyenne, ont été observés pendant des parties de soccer, certains joueurs présentant des taux de 12 mM et plus (Krustrup et coll., 2006). Ces résultats montrent que la synthèse musculaire du lactate est élevée pendant une partie, mais ce taux n’a été observé que dans le cadre d’une seule étude. Pendant une partie amicale opposant des équipes non professionnelles, le taux musculaire de lactate a quadruplé par rapport à la valeur au repos après des efforts intenses pendant les deux mi-temps pour atteindre environ 15 mmol/kg (poids à l’état sec), la valeur la plus élevée étant de 35 mmol/kg (poids à l’état sec) (Krustrup et coll., 2006). De telles valeurs correspondent à moins du tiers des taux observés pendant des efforts exténuants de courte durée avec intervalles (Krustrup et coll., 2003). Les taux sanguins de lactate particulièrement élevés souvent observés chez les joueurs de soccer (Bangsbo, 1994; Ekblom, 1986; Krustrup et coll., 2006) pourraient ne pas être dus à une production élevée de lactate en raison d’un seul effort d’une intensité élevée pendant la partie, mais plutôt à une réponse cumulative après de nombreux efforts d’une intensité élevée. Il est important d’en tenir compte quand le taux sanguin de lactate est utilisé pour établir le taux musculaire de lactate. Néanmoins, les nombreuses études sur les exercices de courte durée et d’intensité maximale effectués en laboratoire ainsi que les données relatives aux taux sanguins élevés de lactate et aux taux musculaires modérés de lactate pendant une partie nous permettent de conclure que la glycolyse est élevée pendant de courtes périodes lors d’une partie.

SUBSTRATS D’ÉNERGIE UTILISÉS PENDANT UNE PARTIE DE SOCCER

Diverses études ayant mesuré le taux de glycogène musculaire ont montré qu’il s’agit d’un important substrat énergétique pour les joueurs de soccer. Saltin (1973) a observé que, si le taux avant la partie était faible (environ 45 mmol/kg p/p), les réserves en glycogène musculaire étaient presque épuisées à la mi-temps. Dans le cadre de cette étude, des joueurs ayant commencé la partie avec un taux normal de glycogène musculaire (environ 100 mmol/kg p/p) présentaient toujours un taux relativement élevé à la mi-temps, mais ce taux était inférieur à 10 mmol/kg p/p à la fin de la partie. Dans le cadre d’autres études (Smaros, 1980; Jacobs et coll., 1982; Krustrup et coll., 2006), les taux étaient de 40 à 65 mmol/kg p/p après une partie, ce qui indique que les réserves en glycogène musculaire ne sont pas toujours toutes utilisées à la fin d’une partie de soccer. Les analyses effectuées après une partie sur les fibres d’un seul muscle ont toutefois montré que les réserves en glycogène d’un nombre significatif de fibres étaient épuisées ou avaient diminué, ce qui pourrait être l’une des raisons expliquant la fatigue ressentie en fin de partie (Krustrup et coll., 2006).

Le taux sanguin d’acides gras libres (AGL) augmente pendant une partie, notamment pendant la deuxième mi-temps (Bangsbo, 1994; Krustrup et coll., 2006). Les nombreuses périodes de repos ou d’efforts de faible intensité au cours d’une partie permettent un apport sanguin significatif aux tissus adipeux, ce qui favorise la libération des AGL, ce qui a été corroboré par des taux élevés d’AGL à la pause de la mi-temps et à la fin de la partie. L’hypothèse selon laquelle la lipolyse augmente pendant une partie est étayée par les données montrant des taux élevés de glycérol, même si les augmentations sont moins marquées que pendant un exercice continu, ce qui est probablement dû à un renouvellement marqué des réserves de glycérol, notamment en tant que précurseur gluconéogénique dans le foie (Bangsbo, 1994). Des changements hormonaux pourraient également jouer un rôle majeur dans la hausse progressive du taux d’AGL. Pendant une partie, le taux d’insuline baisse tandis que le taux de catécholamines augmente progressivement (Bangsbo, 1994), ce qui favorise la lipolyse et, par conséquent, la libération des AGL dans le sang (Galbo, 1983). Cet effet s’intensifie en fin de partie en raison de la baisse du taux de lactate, à laquelle est due une mobilisation moins importante des acides gras provenant des tissus adipeux (Bülow et Madsen, 1981; Galbo, 1992; Bangsbo, 1994; Krustrup et coll., 2006). Les changements relatifs aux AGL pendant une partie peuvent entraîner un apport et une oxydation plus élevés des AGL dans les muscles en contraction, tout particulièrement pendant les périodes de récupération d’une partie (Turcotte et coll., 1991). Une utilisation plus importante des triglycérides musculaires pourrait également survenir en deuxième mi-temps en raison d’un taux élevé de catécholamines. Il pourrait s’agir de deux mécanismes mis en place par l’organisme pour compenser la baisse progressive du taux de glycogène musculaire et favoriser le maintien de la glycémie.

RÉSUMÉ

L’importance d’un effort d’une intensité élevée pendant une partie varie en fonction du rôle tactique de chaque joueur, de sa position sur le terrain ainsi que du niveau auquel il évolue. Même si les joueurs fournissent un effort de faible intensité pendant plus de 70 % de la partie, la fréquence cardiaque et la température corporelle observées chez les joueurs de soccer d’élite portent à croire que leur consommation moyenne d’oxygène correspond à environ 70 % de la VO2 max. Cette observation peut s’expliquer en partie par le fait que les joueurs de soccer d’élite effectuent de 150 à 250 jeux intenses de courte durée pendant une partie, ce qui porte également à croire que l’utilisation de la PC et la glycolyse sont souvent toutes deux élevées pendant une partie. Le glycogène musculaire est probablement le substrat énergétique le plus important et la fatigue ressentie en fin de partie pourrait être liée à l’épuisement des réserves de glycogène dans certaines fibres musculaires. Pendant une partie, l’oxydation des lipides semble augmenter progressivement, ce qui compense en partie la baisse progressive du taux de glycogène musculaire. La fatigue peut également survenir momentanément pendant une partie.

REMERCIEMENTS

Les premières études de l’auteur ont bénéficié du soutien de l’équipe nationale du Danemark et du ministère danois de la Culture.

RÉFÉRENCES

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