SSE #96: Les athlètes et les plantes médicinales

Susan Kundrat, MS, RD, LDN

Sports Science Exchange 96

VOLUME 18 (2005) NUMÉRO 1

LES ATHLÈTES ET LES PLANTES MÉDICINALES

Susan Kundrat, MS, RD, LDN
Droits d'auteur, Nutrition on the Move, Urbana, IL
Conseillère en nutrition sportive, Northwestern University, University of Illinois, University of Evansville et Bradley University
Chargée de cours auxiliaire, University of Illinois Food Science and Human Nutrition Department, Urbana, IL

POINTS IMPORTANTS

  • Les herbes médicinales sont des plantes, ou des parties de plantes, non ligneuses connues pour avoir des vertus médicinales et thérapeutiques ou des effets sur l’amélioration de la performance. Elles sont en vente sous forme de produits frais ou séchés, d’extraits liquides ou solides, de comprimés, de capsules, de poudres ou se présentent sous forme de boissons, de barres énergétiques ou des sachets de thé.
  • Aux États-Unis, comme la production des herbes médicinales n’est pas normalisée, il y a peu d’uniformité d’un lot à l'autre, d'un fabricant à l'autre. Toutefois, ces produits sont réglementés par la Food and Drug Administration (FDA) des É.-U. en tant que suppléments alimentaires en vertu de la Dietary Supplement Health and Education Act (DSHEA), en vigueur depuis 1994.
  • Les herbes médicinales sont utilisées depuis très longtemps, notamment en Chine. Dans la plupart des cas, toutefois, peu ou pas d'essai comparatif à double insu et avec placebo portant sur l'utilisation d'herbes médicinales chez les athlètes n'a été effectué, ce qui complique beaucoup l’évaluation de leurs effets sur l’amélioration de la performance.
  • Les athlètes doivent impérativement discuter avec leur équipe soignante de l’utilisation de produits à base d’herbes médicinales et leur faire part de leurs préoccupations en matière d’innocuité, d’effets secondaires et d’interactions éventuelles entre médicaments et herbes.
  • Obtenir des renseignements fiables sur les herbes médicinales et leurs effets sur la performance est une entreprise difficile, mais essentielle, pour pouvoir informer les athlètes sur les vertus possibles et les effets indésirables des herbes médicinales.

INTRODUCTION

Les athlètes, les entraîneurs et les professionnels de la santé qui travaillent en étroite collaboration avec des athlètes recherchent constamment des moyens sûrs et efficaces pour améliorer la santé et la performance à l’aide d’aliments, de liquides et de suppléments alimentaires. Les herbes médicinales sont des plantes, ou des parties de plantes, non ligneuses qui sont valorisées depuis longtemps en raison de leurs vertus médicinales ou thérapeutiques, surtout en Chine. De fait, beaucoup de médicaments usuels comme l’aspirine, la digoxine et la quinine ont d’abord été élaborés à partir de plantes médicinales. Les herbes médicinales peuvent donc agir comme des médicaments, mais tout comme ces derniers, elles peuvent avoir des effets secondaires ou des interactions avec les aliments, d’autres herbes ou des médicaments. Il a été estimé qu’il se dépense aux États-Unis environ cinq milliards de dollars par année pour des produits à base d’herbes médicinales (National Center for Complementary and Alternative Medicine, 2005).

Ces herbes contiennent des composés phytochimiques qui sont sans doute responsables des effets qu’elles peuvent avoir. Les produits phytochimiques qui, pense-t-on, seraient les ingrédients actifs de ces herbes sont les flavonoïdes, les phénols, les saponines et les terpènes. De nombreux herboristes soutiennent que c’est le mélange de produits phytochimiques connus et inconnus dans les plantes entières qui est responsable de leurs effets, et utiliser seulement des extraits d’un ou de plusieurs produits chimiques de ces plantes ne serait pas aussi efficace que d'utiliser la plante entière.

Un récent sondage mené auprès de plus de 31 000 adultes américains a révélé qu’environ un cinquième des personnes interrogées (19 %) utilisent des produits naturels. D’après ce sondage, les dix produits les plus populaires sont : l’échinacée, le ginseng, le ginkgo biloba, l’ail, la glucosamine, le millepertuis, la menthe poivrée, les huiles de poisson ou les acides gras riches en oméga, le gingembre et les suppléments de soya (Barnes et coll., 2004). D’autres sondages ont montré que les suppléments à base de plantes médicinales pourraient être encore plus populaires. Le Natural Marketing Institute (NMI) effectue des recherches sur le marché des produits naturels et observe l’utilisation des suppléments dans la population en général depuis les six dernières années. D’après leur plus récent sondage, qui remonte à 2003, 34 % des adultes utilisent des suppléments de plantes médicinales, ce qui représente plus de 60 millions d’adultes. Le sondage du NMI révèle également que les amateurs de suppléments à base d'herbes sont 32 % plus enclins à acheter des barres énergétiques ou nutritionnelles que la population en général (National Marketing Institute, 2004).

Aux États-Unis, les herbes médicinales et autres additifs nutritionnels sont réglementés par la Food and Drug Administration des É.-U. en tant que suppléments alimentaires en vertu de la Dietary Supplement Health and Education Act de 1994. Les suppléments alimentaires ou à base de plantes médicinales ne sont pas soumis aux mêmes normes que les aliments et les boissons. Les médicaments vendus sur ordonnance et en vente libre sont soumis à des normes d’innocuité et d’efficacité encore plus élevées. Cet aspect préoccupe beaucoup les athlètes, et il est primordial qu'ils évaluent les avantages possibles et les risques en matière d'innocuité avant d’ajouter des herbes médicinales ou des suppléments à leur régime alimentaire.

Cet article porte sur les rares travaux de recherche publiés en anglais sur plusieurs herbes médicinales que les athlètes utilisent dans l’espoir d’améliorer leur santé ou leur performance. Chez les sportifs, les objectifs visés consistent à améliorer la performance lors d'épreuves d'endurance prolongées, à favoriser l’hypertrophie musculaire et augmenter la force musculaire, à réduire la masse grasse, à récupérer plus rapidement et à améliorer la performance dans les sports d’équipe (Bucci, 2000). Plusieurs athlètes utilisent les produits à base d’herbes médicinales dans l'espoir de se rétablir rapidement après une blessure, d'atténuer l’inflammation, de contrôler la douleur, de rester plus alertes, d'activer leur système immunitaire et d'optimiser leurs chances de rester en bonne santé en toutes saisons, ce qui peut leur permettre de participer à des épreuves de très haut niveau.

Nous ne disposons pas des données suffisantes pour faire de solides recommandations sur l’utilisation des herbes médicinales par les athlètes, mais ce n’est pas le but du présent article. Cette brève synthèse se veut plutôt une introduction aux quelques preuves scientifiques existantes sur un certain nombre d’herbes médicinales dans les publications en langue anglaise. De plus, il ne faut surtout pas oublier que certains des composés phytochimiques de ces herbes pourraient avoir des effets nocifs, comme des interactions indésirables avec les médicaments que prendrait un athlète. En résumé, les athlètes devraient faire très attention de ne pas prendre des herbes médicinales qui contiennent des quantités inconnues de produits chimiques non identifiés simplement pour en tirer des avantages, qui restent non attestés, car il faut tenir compte des risques d’effets nocifs.

SYNTHÈSE DE LA RECHERCHE

Arnica
Substance active extraite des fleurs et du rhizome de l’Arnica Montana, aussi appelée arnica des montagnes, plantain des Alpes, tabac des Vosges ou tueuse de loup. Le plus souvent, l’arnica est vendue sous forme de gel topique avec des allégations selon lesquelles elle stimule le système immunitaire et réduit l’inflammation associée aux ecchymoses, entorses et autres douleurs courantes. Les effets anti-inflammatoires de l’arnica seraient induits par un composé terpénique, l’hélénaline, qui atténue les œdèmes chez les animaux (Memorial Sloan-Kettering, 2005). En petites quantités, l'arnica peut être utilisée pour aromatiser les aliments et la Food and Drug Administration américaine l'a classée parmi les produits généralement reconnus inoffensifs (generally recognized as safe; GRAS) dans l'alimentation. Toutefois, en consommer en plus grandes quantités n'est pas considéré sans danger parce qu’elle peut provoquer des intoxications graves et parfois mortelles (Natural Medicines Comprehensive Database, 2005).

Une étude a comparé le gel à l'arnica et un placebo pour évaluer son innocuité et son efficacité, si appliqué deux fois par jour, chez 79 personnes souffrant d’arthrose au genou. Après trois et six semaines, d'importantes diminutions de la douleur et de la raideur musculaire ainsi qu'une meilleure fonction articulaire ont été observées dans le groupe ayant appliqué le gel à l'arnica. Les auteurs en concluent que l’application topique est un moyen sûr, bien toléré et efficace pour soigner l’arthrose du genou légère à modérée (Knuesel et coll., 2002).

Les seules études publiées et menées auprès d'athlètes visaient à vérifier si l’arnica pouvait diminuer les douleurs musculaires et les lésions cellulaires après une course de fond. En comparaison avec un groupe témoin de marathoniens, l’arnica n’a été associée à aucun changement dans les enzymes marqueurs de lésions cellulaires; le groupe ayant appliqué le gel à l'arnica a rapporté moins de douleurs musculaires immédiatement après un marathon, mais pas pendant les trois premiers jours de récupération, soit le moment où les courbatures sont généralement les plus incommodantes (Tveiten et Bruset, 2003). Une étude antérieure effectuée par Vickers et coll. (1998) sur la douleur musculaire différée chez les coureurs de fond n’a pas non plus trouvé d'effet bénéfique à l’arnica en comparaison avec un placebo.

Certaines personnes qui emploient l’arnica de façon topique ont signalé de graves irritations cutanées (Paulsen, 2002), et le fait que l’arnica peut renforcer les effets des anticoagulants et des médicaments antiplaquettaires soulève des préoccupations (Heck et coll., 2000).

Astragale
L’astragale (Astragalus membranaceus) est utilisé pour renforcer le système immunitaire et conserver une bonne santé (Sinclair, 1998). L’astragale, aussi appelé astragale chinois ou huang chi, stimulerait ou renforcerait les composants du système immunitaire, y compris l’activité des cellules tueuses naturelles (Memorial Sloan-Kettering, 2005). Les composants de l’astragale, dont les polysaccharides et la saponine (un glycoside qui se trouve aussi dans l’avoine, les épinards et d'autres plantes), pourraient jouer un rôle dans son effet immunitaire.

Chez les personnes dont la numération des globules blancs est peu élevée, l’astragale peut augmenter le taux de globules blancs et les taux d’interférons qui sont essentiels pour combattre les virus (Kurashige et coll., 1999). Il a également été établi que l’astragale stimule l’activité des macrophages. L’astragale pourrait accroître l’effet de l’aldesleukine, un médicament visant à détruire les cellules cancéreuses, mais il aurait des effets indésirables chez les patients qui prennent des immunosuppresseurs, comme la cyclophosphamide (Memorial Sloan-Kettering, 2005).

Dans le cadre d'une petite étude à répartition aléatoire menée auprès de 12 athlètes avec groupe témoin, une préparation à base de plusieurs plantes médicinales, dont l’astragale, a amélioré l’endurance des sujets après huit semaines de traitement et d’entraînement physique (Chen et coll., 2002). Malheureusement, cette étude a de graves lacunes. D’abord, la teneur de chaque plante n’a pas été précisée. Ensuite, l’entraînement physique n'a pas été uniformisé; puis, le principal test de performance avant et après l’exercice consistait en une épreuve d’effort progressif jusqu’à épuisement, sur tapis roulant selon le protocole Balke dont les résultats peuvent ou non être liés à la performance athlétique; et, finalement, seuls les résultats d’analyse de variance ont été publiés, sans mentionner les valeurs moyennes ou l’écart-type. Par conséquent, cette étude n’ajoute aucune ou peu de connaissances scientifiques relatives aux effets de l’astragale sur la performance athlétique.

Poivre de Cayenne
Le poivre de Cayenne (Capsicum frutescens, Capsicum annuum) est l’une des épices les plus utilisées. Il est aussi désigné par les noms capsicum, piment de Cayenne, piment rouge, piment fort, piment africain et paprika. Pris oralement, le poivre de Cayenne stimule la digestion et soulage la diarrhée, les crampes, les maux de dents, les douleurs musculaires, l’arthrose, la polyarthrite rhumatoïde, et s'utilise comme comme gargarisme en cas de laryngite. Son ingrédient actif, la capsicine, procure un effet antidouleur attribué, pense-t-on, à sa capacité de perturber les signaux émis par les nerfs sensoriels de la peau (Memorial Sloan-Kettering, 2005).

Lim et coll. (1997) ont offert à des coureurs de fond un petit-déjeuner comprenant 10 g de piment rouge, puis ont surveillé leur métabolisme énergétique pendant 2,5 heures de repos, suivi d’une heure d'ergocycle à 60 % du VO2 max. Ils ont constaté une augmentation du ratio d'échange respiratoire et de la concentration de lactate dans le sang, tant au repos qu’à l’effort, et ont postulé que le poivre de Cayenne favorisait le métabolisme des glucides. Même si cet effet s’avère reproductible, sa valeur en ce qui concerne la performance athlétique reste incertaine, surtout que le test de performance était effectué à une intensité relativement faible, semblable à celle des épreuves de plusieurs heures, dans le cadre desquelles une augmentation de l’énergie fournie par les glucides n'est pas souhaitable.

Les athlètes seront sans doute plus intéressés par la capacité du poivre de Cayenne à soulager les douleurs musculo-squelettiques. Les recherches effectuées concluent toutefois que peu de personnes bénéficient d’un tel soulagement. Dans une étude sur le traitement par capsicine à 0,025 %, il a été observé que seulement un patient sur huit bénéficie d'une diminution d’au moins 50 % de la douleur (Mason et coll., 2004). Les auteurs indiquent que la capsicine pourrait être utile en tant que seul agent thérapeutique ou servir de complément pour un petit nombre de patients qui ne réagissent pas à d’autres traitements ou qui y sont intolérants.

Par voie orale, le poivre de Cayenne peut provoquer de nombreux effets secondaires gastro-intestinaux, dont les malaises abdominaux et la nausée. En usage topique, il peut causer une sensation de brûlure ou une douleur et provoquer des blessures s’il entre en contact avec les yeux. Le poivre de Cayenne peut interagir avec plusieurs médicaments, dont la théophylline, les inhibiteurs de l'ECA, les sédatifs, les antihypertenseurs et l’acétaminophène (Memorial Sloan-Kettering, 2005).

Cordyceps
Le cordyceps (Cordyceps sinensis, Sphaeria sinensis) est un champignon chinois aussi appelé cordyceps de Chine ou champignon chenille. Il est utilisé pour traiter plusieurs problèmes de santé, dont la fatigue, les troubles respiratoires et la dysfonction sexuelle, pour renforcer le système immunitaire et améliorer la performance athlétique. Des études préliminaires donnent à penser que le cordyceps stimulerait la fonction immunitaire de plusieurs façons, notamment en augmentant le nombre de lymphocytes T auxiliaires, en renforçant l’activité des cellules tueuses naturelles, en stimulant la production de cellules sanquines mononucléées et en prolongeant la survie des lymphocytes (Natural Medicines Comprehensive Database, 2005).

Il y a peu ou pas de preuves que le cordyceps peut avoir des effets sur la performance athlétique. Dans une étude de cinq semaines menée auprès de 22 cyclistes masculins entraînés à l’endurance, aucun effet n'a été observé sur la capacité aérobie ni sur la performance physique des cyclistes ayant reçu un supplément de 3 g/jour de cordyceps comparativement au groupe placebo (Parcell et coll., 2004). De même, après 14 jours de traitement constitué d'un supplément d’herbes médicinales contenant 800 mg de cordyceps et 300 mg d’orpin rosat, aucun effet n'a été observé sur le VO2 max ou la performance dans une épreuve d’effort progressif sur ergocycle (Earnest et coll., 2004).

Étant donné que le cordyceps pourrait réduire le taux de glycémie, il est conseillé aux athlètes qui en prennent de surveiller leur taux de glucose sanguin. De plus, le cordyceps peut avoir des interactions avec les médicaments hypoglycémiants (Memorial Sloan-Kettering, 2005).

Griffe du diable
La griffe du diable (Harpagophytum procumbens) est une plante vivace, indigène d’Afrique du Sud, de Namibie et du Botswana, aussi appelée harpagophyte étalé, harpagophyton et racine de Windhoek. Elle est utilisée comme analgésique, pour améliorer la digestion et pour soulager la fièvre. Depuis peu, on vante ses effets bénéfiques pour soulager les maux de dos et les douleurs dues à l’arthrose. L’harpagoside, un composé phénylpropanoïde, serait responsable de ces effets (Memorial Sloan-Kettering, 2005). La griffe du diable semble inhiber la production de l’enzyme COX-2 et de l’oxyde nitrique synthétase, servant à moduler l’inflammation (Natural Medicines Comprehensive Database, 2005). L'extrait de griffe du diable est associé à un risque plus faible d’effets indésirables qu'un traitement par analgésiques synthétiques, et pourrait contribuer au soulagement de la douleur chez la plupart des patients prenant une dose inférieure à 50 mg/jour d'harpagoside (Chrubasik, 2004). Une dose quotidienne de griffe du diable est bien tolérée pendant une durée maximale de 16 semaines. Cette plante pourrait toutefois avoir des interactions avec un grand nombre de médicaments, dont les antiacides, les antidiabétiques et les antihypertenseurs.

Échinacée
L’échinacée (Echinacea purpurea, Echinacea angustifolia, Echinacea pallida) est l’une des plantes médicinales les plus populaires ces dernières années en raison de ses vertus présumées dans la prévention et le traitement du rhume banal et dans le renforcement du système immunitaire (Memorial Sloan-Kettering, 2005). L’échinacée est aussi appelée échinacée pourpre, échinacée pâle, échinacée à feuilles étroites et fleur à hérisson. Elle est utilisée par voie orale pour combattre de nombreuses infections, dont l’herpès génital (VHS de types 1 et 2), les infections urinaires et les infections à levures. En application topique, elle sert aussi à traiter d’autres maladies, comme l’eczéma et le psoriasis (Natural Medicines Comprehensive Database, 2005).

Les études sur l’efficacité de l’échinacée ont donné des résultats contradictoires. Dans une analyse récente, Caruso et coll. (2005) ont conclu que l’efficacité de l’échinacée n'a pas été établie pour le traitement du rhume banal. Un essai comparatif à répartition aléatoire et avec placebo a montré des résultats positifs pour un extrait d’échinacée administré à 80 patients dès les premiers signes d’un rhume : la maladie a duré nettement moins longtemps dans le groupe ayant pris de l’échinacée (6 jours) comparativement au groupe placebo (9 jours) (Shulten et coll., 2001). Toutefois, une étude plus récente de Yale et Lui (2004) menée auprès de 128 patients atteints d’une infection des voies respiratoires supérieures n’a montré aucune différence significative dans les symptômes du rhume entre les deux groupes.

Le fait que le ou les composants actifs de l’échinacée n’ont pas été entièrement identifiés constitue l'une des difficultés de son étude. De plus, une analyse récente portant sur 59 produits de marque contenant de l’échinacée révèle que 48 % de ces produits ne renferment pas l’espèce inscrite sur l’étiquette, tandis qu’un autre 10 % n’en contiennent aucune trace mesurable (Gilroy et coll., 2003).

Même si l’échinacée est généralement bien tolérée, des effets secondaires, comme des réactions allergiques, la fièvre, les nausées, les douleurs abdominales et la diarrhée, lui ont été associés (Memorial Sloan-Kettering, 2005). L’échinacée pourrait contrer les effets des immunosuppresseurs et avoir des interactions avec plusieurs médicaments, dont la lovastatine, le kétoconazole et le triazolam (Miller, 1998).

Sureau
Le sureau noir (Sambucus nigra) fait partie de l’arsenal traditionnel des herboristes. Les baies de sureau (aussi appelé sureau du Canada) servent depuis fort longtemps à la confection de gelées, de vins et de sirops aromatisants. Ces dernières années, les suppléments, sirops et jus de sureau ont gagné en popularité grâce à leur contenu en flavonoïdes. Le sureau est surtout utilisé pour soulager les principaux symptômes du rhume, de la grippe et de la fièvre, mais il est aussi utilisé à des fins diurétiques (American Botanical Council, 2005). Des études in vitro lui ont trouvé des propriétés antioxydantes et antivirales significatives, et lui ont associé immunostimulation ainsi qu'une plus grande production de cytokines inflammatoires et anti-inflammatoires (American Botanical Council, 2005).

Plusieurs petites études portant sur le traitement de la grippe révèlent que les patients qui prennent des préparations de sureau se rétablissent beaucoup plus rapidement que ceux des groupes témoins. Un essai comparatif avec placebo et à double insu a été effectué auprès de 27 adultes et enfants qui souffraient de la grippe, les sujets recevant du Sambucol® (un extrait de baies de sureau) ou un placebo tous les jours pendant trois jours (Zakay-Rones et coll., 2004). En deux jours, 93,3 % des sujets traités à l'aide de l'extrait de sureau ont constaté un soulagement significatif de leurs symptômes, y compris une diminution de fièvre, tandis que 91,7 % des personnes du groupe placebo n’ont constaté aucun signe d’amélioration jusqu’au sixième jour. De plus, les patients ayant pris la préparation de sureau ont montré des taux plus élevés d’anticorps antigrippaux que ceux qui ont pris le placebo.

Une analyse des effets du sureau effectuée par l’American Botanical Council (2005) ne rapporte aucune confirmation d’interactions médicamenteuses même s'il est possible qu'il puisse avoir des interactions avec les diurétiques ou les laxatifs. Si les parties crues de la plante, surtout les racines, peuvent être toxiques, la consommation de jus de sureau cuit reste probablement sans danger s'il est préparé correctement.

Gingembre
Les vertus supposées du gingembre (Zingiber officinale) pour traiter un manque d’appétit, les coliques, la diarrhée, les symptômes de sevrage de drogue, l’indigestion, le mal des transports, la nausée, les vomissements et autres malaises (Memorial Sloan-Kettering, 2005) sont bien connues. Aussi appelé rhizome de gingembre, racine de gingembre et épice blanche, le gingembre s’utilise couramment pour atténuer le mal des transports, stimuler l’appétit et soulager l’arthrose. Son action antiémétique serait due au shogaol et au gingérol, deux constituants du rhizome du gingembre, qui stimuleraient l’écoulement de la salive, de la bile et la sécrétion des sucs gastriques (Memorial Sloan-Kettering, 2005). Un grand nombre des études cliniques qui attribuent des effets bénéfiques au gingembre ont été menées auprès de femmes enceintes souffrant de nausées ou de patients ayant subi une intervention chirurgicale. Par ailleurs, il y a peu de preuves que le gingembre permet de prévenir le mal des transports.

Des résultats préliminaires suggèrent que le gingembre peut avoir certains effets bénéfiques dans le traitement l’arthrose. Deux études ont montré que l’extrait de gingembre par voie orale à une dose de 170 mg, 3 fois par jour ou de 255 mg deux fois par jour pendant 3 à 6 semaines a légèrement diminué la douleur arthritique pendant la marche ou en position debout ainsi que les raideurs articulaires chez certains patients (Altman et Marcussen, 2001; Marcus et Suarez-Almazor, 2001).

Le gingembre est bien toléré s’il est utilisé aux doses habituelles. Des doses élevées de 5 g ou plus par jour peuvent augmenter le risque d’effets indésirables (Natural Medicines Comprehensive Database, 2005). Il a également un risque d’interactions avec d’autres herbes médicinales, comme l’ail, le ginkgo et le curcuma, qui pourraient affecter l’agrégation plaquettaire, les anticoagulants, les antidiabétiques et les inhibiteurs calciques.

Ginseng
Le ginseng est largement commercialisé comme un produit pouvant améliorer la performance physique. Le terme ginseng désigne généralement le Panax ginseng, une espèce aussi connue sous le nom de ginseng chinois ou ginseng coréen. Les ginsénosides sont les ingrédients actifs de la racine de ginseng. Les allégations relatives au ginseng intéressent particulièrement les athlètes, mais ses principales vertus seraient d’augmenter la force physique, de rétablir le chi ou l’énergie vitale, d'améliorer la santé en général, de renforcer la fonction immunitaire et d'augmenter la vitalité. Il a été montré que le ginseng a des effets immunostimulateurs chez l’animal et l’humain ainsi qu’une activité antioxydante in vitro et chez l’animal (Bucci, 2000).

Comme l'a fait remarquer Williams (1998), les nombreuses allégations selon lesquelles les suppléments de ginseng seraient associés à une augmentation de l’énergie et de la performance reposent sur des études effectuées dans les années 1960 et 1970, et peu de ces études comparaient le ginseng à un placebo avec répartition aléatoire des sujets. Si certaines études, d'au moins huit semaines et menées auprès d'un grand nombre de sujets, font état d'améliorations significatives de la performance physique ou psychomotrice à des doses élevées (normalisées pour une teneur en ginsénoside équivalente à > 2 g de racine séchée par jour), il n'en reste pas moins que d’autres recherches n’ont montré aucune amélioration (Bucci, 2000). À titre d’exemple, Liang et coll. (2005) ont comparé les effets de capsules contenant un placebo ou 1 350 mg par jour de Panax notoginseng pendant 30 jours sur la performance de sujets non entraînés avant et après un exercice d’endurance de faible intensité sur ergocycle. Ils ont conclu que le supplément de ginseng améliore le temps jusqu'à épuisement, ce qui n'est pas le cas du placebo. Il n'est pas encore clair que l’effet bénéfique observé lors d'un exercice d’endurance de faible intensité sur ergocycle pourrait se traduire par une meilleure performance athlétique.

Dans une étude dont les résultats à ce sujet étaient négatifs, Engels et coll. (2003) ont observé que, lors de tests répétitifs de 30 secondes selon le protocole de Wingate, le Panax ginseng n’a eu aucun effet sur la performance, ni sur la fréquence cardiaque en récupération ni sur le contenu de la salive en immunoglobulines.

Cabral de Oliveira et coll. (2001) ont, quant à eux, constaté une diminution de l’inflammation associée à l’activité enzymatique chez l'humain avec le Panax ginseng. Les auteurs ont donc supposé que le ginseng pourrait jouer un rôle dans la réduction des lésions musculaires et de l’inflammation après l’exercice.

Le ginseng sibérien (Eleutherococcus senticosus, Acanthapanax senticosus), dont les ingrédients actifs comprennent les éleuthérosides et les polysaccharides, existe également sur le marché depuis longtemps comme optimiseur de performance et comme immunostimulateur. Il est aussi connu sous les noms eleuthérocoque ou ginseng russe. En 1996, dans une étude menée auprès de 20 coureurs de fond très bien entraînés, Dowling et coll. ont analysé les effets du ginseng sibérien (extrait d’eleuthérocoque) pendant six semaines et n’ont constaté aucune différence significative dans la fréquence cardiaque, la consommation d’oxygène, la concentration de lactate dans le sang, le temps jusqu'à épuisement sur tapis roulant ou l’intensité de l’effort perçu (Dowling et coll., 1996). Des résultats semblables ont été rapportés par Eschbach et coll. (2000), qui ont examiné les réactions physiologiques aux suppléments de ginseng sibérien chez neuf cyclistes d’endurance entraînés. Le ginseng sibérien n’a amélioré ni l’utilisation du substrat à l’état d’équilibre ni le temps de performance dans une épreuve cycliste de 10 km.

Le ginseng peut entraîner des troubles digestifs et peut avoir des interactions avec plusieurs médicaments, dont les inhibiteurs de la monoamine-oxydase, l’insuline, la digoxine et les anticoagulants. Il peut être contre-indiqué chez les personnes dont la pression artérielle est élevée (Memorial Sloan-Kettering, 2005).

Centella asiatique
La centella asiatique (Centella asiatica, Hydrocotyle asiatica) serait bénéfique dans les cas de brûlures, de cancer, de troubles de la circulation, de malaises gastro-intestinaux, d’hypertension, de perte de mémoire et de varices (Memorial Sloan-Kettering, 2005). Cette plante est commercialisée comme produit permettant de réduire l’inflammation de la peau, d'augmenter le taux d’énergie et de contribuer à la guérison des blessures comme les entorses et les foulures. Ces deux derniers effets éventuels pourraient présenter de l'intérêt pour les athlètes, mais aucune étude publiée ne vient étayer ces allégations.

La centella asiatique, aussi appelée écuelle d’eau, hydrocotyle ou gotu kola) semble réduire l’enflure et l’accumulation de liquide dans les chevilles et les jambes des patients atteints d'insuffisance veineuse (Cesarone et coll., 2001). Dans une étude effectuée auprès de 94 patients atteints d’insuffisance veineuse des membres inférieurs, une amélioration significative des symptômes de lourdeur des membres inférieurs et des œdèmes a été observée chez ceux qui prenaient une préparation de centella asiatique (60 mg ou 120 mg par jour d’extrait de Centella asiatica) comparativement aux sujets du groupe témoin (Pointel et coll., 1987).

La centella asiatique peut aussi avoir un effet sur les tissus conjonctifs en augmentant la formation de collagène et la synthèse de glycosaminoglycane, et en diminuant l’inflammation (Memorial Sloan-Ketting, 2005). La plupart de ces études ont été effectuées en laboratoire et sur des animaux.

Les triterpénoïdes de la centella asiatique semblent être les ingrédients actifs responsables de la guérison des blessures et de la baisse de pression veineuse. Certains confondent la centella asiatique (gotu kola) et la noix de kola, qui contient de la caféine. La centella asiatique ne contient pas de caféine et ne peut donc avoir de propriétés stimulantes. Cette plante pourrait, en principe, avoir des interactions avec les hypoglycémiants et anti-hyperlipidémiants.

Guarana
Le guarana (Paullinia cupana) est l’une des nombreuses herbes médicinales reconnues pour leurs effets comparables à ceux de la caféine. Le guarana, aussi appelé œil de la forêt, graine de guarana ou cacao brésilien, est ajouté à de nombreux suppléments dits « énergétiques » ou facilitant la « perte de poids » dont on fait la promotion auprès des athlètes. Préparé à partir des graines et de la gomme de la liane, le guarana est commercialisé comme ayant des vertus pour supprimer l’appétit, stimuler le système nerveux central, améliorer la performance athlétique et donner un regain d'énergie.

Avant que l’éphédra ne soit interdit aux États-Unis, le guarana était souvent combiné à l’éphédra dans les suppléments pour la perte de poids. Dans un essai de 8 semaines, 67 sujets ont pris des suppléments contenant 72 mg d’éphédra et de 240 mg de caféine provenant du guarana, ou un placebo. Les participants du groupe de traitement ont perdu en moyenne 4,0 kg comparativement à 0,4 kg dans le groupe placebo (Boozer et coll., 2001). D'autres recherches doivent être effectuées sur le guarana pour confirmer les allégations selon lesquelles il peut entraîner une perte de poids. Le guarana contient de 3,6 % à 5,8 % de caféine comparativement à environ 1 % à 2 % dans le café (Natural Medicines Database, 2005). Il contient également les alcaloïdes théophylline et théobromine, des tanins et des saponines.

Les effets secondaires du guarana sont semblables à ceux de la caféine, soit une augmentation de la pression artérielle, de l’anxiété, des maux de tête et une stimulation cardiaque. Le guarana pourrait interagir avec plusieurs types de suppléments et de médicaments, dont les suppléments à base de caféine, l’éphédra, les inhibiteurs de la monoamine-oxydase, l’adénosine, la clozapine, le lithium, les contraceptifs oraux et l’acétaminophène (Memorial Sloan-Kettering, 2005).

Orpin rosat
L’orpin rosat (rhodiola rosea), une plante bien connue en médecine traditionnelle en Europe de l’Est et en Asie, est censé rendre l'organisme résistant au stress de nature physique, chimique ou biologique. Il pourrait, pense-t-on, stimuler le système nerveux, diminuer la dépression, améliorer le rendement au travail, éliminer la fatigue et prévenir le mal de l’altitude. La publicité vante également ses mérites comme rehausseur de la performance athlétique. Aussi appelé orpin rose, racine dorée et orpin odorant, il fait l’objet de nombreuses études en Russie et en Scandinavie depuis plus de 35 ans.

La plupart des études sur cette plante ne sont pas publiées en anglais, mais quelques articles écrits en anglais viennent étayer, dans une certaine mesure, sa capacité à favoriser l'adaptation au stress (Kelly, 2001).

Dans le cadre d'une étude récente de quatre semaines, De Bock et coll. (2004) ont analysé, lors d'une épreuve d’effort progressif sur ergocycle, les effets d'une dose élevée et de suppléments de 200 mg d'orpin rosat sur l'endurance la force musculaire, la consommation maximale d'oxygène, la vitesse des mouvements, le temps de réaction et l'attention Après ingestion d'une grande quantité de cette herbe, ils ont constaté une augmentation significative de 24 secondes d’endurance lors de l’épreuve de 17 minutes ainsi qu’une légère augmentation correspondante dans la consommation maximale d’oxygène. Ils n’ont observé aucun effet sur les autres variables de l’étude portant sur une grande ingestion ni d’effet sur aucune des variables, y compris l’endurance, lors de l’étude de 4 semaines portant sur l’administration de suppléments à base de cette plante. Dans une étude dont les résultats étaient négatifs, Earnest et coll. (2004), ont administré des suppléments à base de plantes médicinales contenant 300 mg d’orpin rosat et 800 mg de cordyceps à des sujets pendant 14 jours et n’ont observé aucun effet sur le VO2 max, ni sur l’endurance dans une épreuve progressive sur ergocycle.

De toute évidence, l’orpin rosat n’a pas d’effets secondaires nuisibles, mais il pourrait interagir avec les inhibiteurs de la monoamine-oxydase.

Valériane
La valériane (Valeriana officinalis, Valerianae radix) est utilisée par voie orale comme sédatif-hypnotique pour traiter l’insomnie, les troubles du sommeil, l’anxiété, les troubles de l’humeur comme la dépression et le trouble déficitaire de l’attention avec hyperactivité (TDAH), pour diminuer les crampes menstruelles et pour soulager les douleurs musculaires et articulaires. Aussi appelée valériane officinale, valériane sauvage, herbe aux chats et guérit-tout, elle contient plusieurs composés qui seraient responsables de ses effets, notamment des esters iridoïdes, des huiles volatiles, des monoterpènes et des sesquiterpènes.

La valériane passe pour avoir la capacité de réduire la latence du sommeil et d’en améliorer la qualité, ce qui peut intéresser les athlètes. Son plus grand bienfait est généralement observé chez les patients qui prennent de 400 à 900 mg d’extrait de valériane jusqu’à deux heures avant le coucher pendant au moins 28 jours (Natural Medicines Database, 2005). Dans une étude dont les résultats se sont révélés négatifs, Diaper et Hindmarch (2004) ont analysé les troubles du sommeil chez des adultes âgés et n’ont noté aucun effet bénéfique sur la durée du sommeil, l'activité cérébrale pendant le sommeil ou toute autre mesure psychométrique au réveil après des doses uniques de 300 mg ou de 600 mg.

L’utilisation de la valériane à long terme est associée à la pathologie du foie. Ses effets indésirables peuvent comprendre des maux de tête, des malaises, des problèmes cardiaques, une somnolence matinale et une baisse de la vigilance. Elle pourrait avoir des interactions avec l’alcool et d’autres herbes médicinales ou médicaments ayant des propriétés sédatives.

Extrait de saule
Les athlètes pourraient utiliser l’extrait d’écorce du saule blanc (Salix alba), aussi appelé saule jaune, saule doré, saule commun, osier blanc et aubier, au lieu de l'aspirine pour soulager leurs maux et douleurs. La salicine, l’ingrédient actif de l’extrait d'écorce du saule blanc, se transforme en acide acétylsalicylique dans l’intestin. À l'instar de l'aspirine, l'extrait de saule est utilisé pour toutes sortes de maux : fièvre, maux de tête, inflammation, arthrose, grippe et douleurs musculaires.

Biegert et coll. (2004) ont comparé un extrait d’écorce de saule équivalent à 240 mg de salicine à l’effet d’un placebo ou du diclofénac (un anti-inflammatoire non stéroïdien ou AINS) pendant un essai de six semaines chez des patients atteints d’arthrose ou de polyarthrite rhumatoïde; ils n’ont observé aucune différence dans la perception de la douleur chez les sujets du groupe placebo et du groupe à l’écorce de saule, mais le groupe ayant reçu le diclofénac a constaté une diminution de la douleur. L’étude de Schmid et coll. (2001) a obtenu des résultats différents après administration d’une dose quotidienne de placebo ou d’un extrait d’écorce de saule étalonné à 240 mg de salicine pendant deux semaines à 78 patients atteints d’arthrose. Les auteurs ont remarqué une diminution de la douleur articulaire dans le groupe ayant reçu l’écorce de saule par rapport au groupe placebo. Dans une étude de quatre semaines menée auprès de 191 patients souffrant de lombalgie, un plus grand nombre de sujets ayant reçu un extrait de saule par voie orale contenant 120 mg ou 240 mg de salicine ont vu la douleur disparaître comparativement au groupe placebo (Chrubasik et coll., 2000).

L’extrait d’écorce de saule est déconseillé aux personnes souffrant d’allergie ou d’intolérance à l’aspirine ou aux anti-inflammatoires non stéroïdiens. L'écorce de saule peut aussi augmenter les effets des anticoagulants et des AINS.

Herbes médicinales mises en marché malgré peu des recherches scientifiques
La plupart des herbes médicinales proposées aux athlètes ne sont accompagnées d'aucune ou de très peu de données justifiant les allégations relatives à l’amélioration de la performance, à l’augmentation de la masse musculaire ou à un regain d’énergie pendant l'exercice. L’écorce de yohimbe qui, selon les allégations, augmenterait la performance athlétique en est un bon exemple. Non seulement cette allégation n’est pas étayée par la recherche, mais l'écorce de yohimbe pourrait avoir de nombreux effets indésirables, comme l’anxiété, la nervosité, les étourdissements et les symptômes de manies. Il semblerait aussi que l’écorce de yohimbe pourrait avoir des interactions avec plusieurs types de médicaments. L’administration thérapeutique de l’écorce de yohimbe et de ses préparations est déconseillée en raison du manque de preuves relatives à son efficacité et de la corrélation imprévisible entre les risques et les avantages qui lui sont associés (Blumenthal, 1998, p. 383).

La croix-de-Malte, appelée en latin Tribulus terrestris, est une autre herbe médicinale dont les mérites sont vantés auprès des athlètes. Elle serait utilisée en raison de sa capacité à augmenter les taux de testostérone. Toutefois, dans l’une des rares études publiées sur son utilisation par les athlètes, Antonio et coll. (2000) n’ont observé aucune différence chez les athlètes ayant pris un extrait de cette plante ou un placebo dans la composition corporelle, la performance lors d'un exercice contre résistance ou l’humeur après huit semaines d’entraînement contre résistance. De toute évidence, il n'y a pas de données fiables sur l’efficacité de la croix-de-Malte.

Innocuité des herbes médicinales et interactions possibles
Les athlètes et ceux qui travaillent en étroite collaboration avec eux ne doivent pas oublier que les herbes médicinales peuvent être d’excellents outils et restent un atout important dans le cadre d'un entraînement. Toutefois, il est indispensable de connaître les effets indésirables éventuels des herbes médicinales et les interactions qu’elles pourraient avoir avec d’autres plantes, médicaments et aliments en raison des ingrédients puissants qu’elles peuvent contenir. À titre d’exemple, des chercheurs de l'Université du Kansas ont récemment publié un article dans lequel ils indiquent que la guggulstérone, l’ingrédient actif du guggul, active une enzyme hépatique qui décompose presque 60 % des médicaments d’ordonnance vendus sur le marché (Brobst et coll, 2004). Ils soulignent que la guggulstérone exerce des effets sur l’AZT, utilisée pour traiter le SIDA, les agents anticancéreux et les statines à effet hypocholestérolémiant. Le guggul est utilisé en phytothérapie comme agent pour réduire le cholestérol et est offert en vente libre comme herbe médicinale.

SOMMAIRE

Les fabricants de plusieurs plantes médicinales prétendent pouvoir aider les athlètes à atteindre leurs objectifs, mais il n'y a pas suffisamment de recherches de qualité pour pouvoir confirmer ces allégations. Selon les allégations, certaines herbes médicinales pourraient permettre de résoudre certains problèmes courants comme l’insomnie (valériane), activer l’effet stimulant de la caféine (guarana) ou soulager les douleurs articulaires (gingembre ou extrait d’écorce de saule). Des herbes médicinales comme l’orpin rosat sont censées améliorer directement la performance, tandis que l’astragale, le cordyceps et l’échinacée stimuleraient le système immunitaire ou accéléreraient la guérison de maladies. Il faut plus de recherches sur les plantes médicinales et leurs effets sur la santé et la performance pour être en mesure de mieux évaluer leur efficacité et leur innocuité. Jusqu’à ce que de telles recherches soient effectuées, il est conseillé aux athlètes d'éviter de prendre des herbes médicinales dont les effets n'ont pas encore été attestés. Les professionnels du sport qui travaillent avec des athlètes peuvent agir à titre de personnes-ressources dignes de confiance pour les aider à trouver des renseignements attestés et fiables sur les plantes médicinales.

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CAN HERBAL SUPPLEMENTS IMPROVE PERFORMANCE?

Athletes looking to improve athletic performance, enhance immunity, or manage a health concern may be interested in trying herbs in their nutrition program. Herbs have a long history of use and it is conceivable that some herbs may be of benefit for athletes and non-active people alike. However, quality research on herbs-both for health effects and performance-enhancement on the athletic field-is very limited; there is insufficient scientific support for the use of any herb to improve performance. Still, many studies—mostly of lesser quality—on a variety of herbs have noted potential benefits, including immune enhancement, decreases in inflammation, and the potential ability to recover faster from common colds and other ailments.

Regulation of Herbs
In the United States, herbs are regulated by the U.S. Food and Drug Administration (FDA) as dietary supplements as part of the 1994 Dietary Supplement Health and Education Act (DSHEA). Herbs are not required to be standardized, and there are different interpretations of what standards should be followed so there is little consistency among different batches of products from different manufacturers. In other words, it is often impossible to know what is contained in a given package containing herbs. Athletes should be wary of ingesting herbs with unproven ingredients that have unproven effects on health and performance and may cause harmful side effects.

Specific Herbs, Potential Benefits, and Examples of Safety Concerns
Table S1 highlights many of the herbs athletes may be interested in using with the goal of enhancing sports performance, managing a health concern, or maintaining optimal immune status and overall health. Because herbs often contain potent natural chemicals, there is the potential for interaction with other herbs, foods, and medications. If athletes incorporate herbs into their overall nutrition and performance plan, working with a health care team to monitor potential side effects and interactions between herbs and other herbs or herbs and medications is strongly recommended. Athletes is finding reputable research and resources to support or refute the claims for herbs. Other key elements include ensuring that an herb is safe, confirming that it contains the recommended amounts of active ingredients, and determining the appropriate dosage. The resources listed below provide sound information to help answer these key questions about herbs for athletes.

HERB ADDITIONAL NAMES FOR THE HERB CLAIMED TO BENEFIT EXAMPLES OF SAFETY CONCERNS
Table S1
Arnica Mountain tobacco, leapord’s bane, wundkraut Muscle pain, stiffness, osteoarthritis May increase effects of anticoagulants
Astragalus Huang chi, huang qi, milk vetch Weak immune system, fatigue May interact with immunosupressant drugs
Cayenne Capsicum, red pepper, African chilies Musculoskeletal pain, osteo- arthritis, digestive problems Digestive disorders, skin irritation
Cordyceps Caterpillar fungus, dong chon xai cao, semitake Weak immune system, poor endurance performance May reduce blood sugar levels
Devil’s Claw Grapple plant, harpagophytum, wood spider Muscle pain, digestive problems, fever May interfere with antidiabetes drugs
Echinacea Purple coneflower, black Sampson, Indian head Weak immune system, colds, infections May interfere with immunosuppressants
Elderberry Elderberry syrup, American elder Colds, flu, fever, weak immune system, excess body water May interact with diuretics or laxatives
Ginger Zingiberis rhizoma, ginger root, Jamaica ginger Nausea, vomiting, motion sickness, osteoarthritis May interact with anticoagu-lants and antidiabetes drugs
Ginseng Chinese ginseng, ciwuija, Russian root Poor endurance performance, low energy, weak immune system May interfere with anticoagulants
Gotu Kola Indian pennywort, hydrocotyle, kaki kuda Varicose veins, edema May interfere with hypoglycemic medications
Guarana Guarana gum, zoom cocoa, Brazilian cocoa Excess body fat, lethargy Contains caffeine
Rhodiola Golden root, Arctic root Lethargy, fatigue, poor endurance May interact with other herbs
Valerian Mexican valerian, garden heliotrope, tagara Insomnia, anxiety, depression May interact with other sedatives
Willow Bark White willow, purple osier, bay willow Fever, muscle pain, osteoarthritis May interact with anticoagulants

CONCLUSION

Many herbs found on the market today have a long history of use as traditional medicines, especially in Asia. The challenge for athletes, coaches, and health professionals working with athletes is finding reputable research and resources to support or refute the claims for herbs. Other key elements include ensuring that an herb is safe, confirming that it contains the recommended amounts of active ingredients, and determining the appropriate dosage. The resources listed below provide sound information to help answer these key questions about herbs for athletes.

SUGGESTED WEBSITE RESOURCES

  • American Botanical Council
    www.herbalgram.org

    The American Botanical Council website offers herbal information, health professional training, and additional resources on herbs and health. Full service requires a yearly fee.

  • Consumerlabz
    www.consumerlab.com

    The ConsumerLab website provides independent test results and information on a wide range of supplements and herbs. Companies may voluntarily have their supplements tested through ConsumerLab.com. Lists of supplements (including herbs) that pass the ConsumerLab testing protocol are found on the site. Full services require a yearly fee.

  • Memorial Sloan-Kettering Cancer Center Information Resource: About Herbs, Botanicals, and Other Products
    www.mskcc.org/aboutherbs

    This well-designed website provides objective information for health professionals and the public, with clinical summaries, adverse effects, interactions, and potential side effects of a wide range of herbs and supplements.

  • National Library of Medicine PubMed
    www.ncbi.nlm.nih.gov/entrez

    This website is an excellent resource for researching the studies behind herbs and their potential benefits.

  • Natural Medicines Comprehensive Database
    www.naturaldatabase.com

    This database provides comprehensive reviews of herbs and supplements including potential uses, safety, effectiveness, mechanism of action, adverse reactions, interactions with herbs, supplements, and drugs, and dosage information. Particularly helpful is the ability to search specific brands of supplements and printable education sheets for athletes and patients. Full services require a yearly fee.